mardi 11 avril 2017

Ce sujet tabou qui n’en est pas un …


Une grossesse sur quatre finis en fausse-couche, un sujet dont on ne parle pas et qui reste tabou, j’ai mis plus de 6 mois pour pouvoir réussi à en parler ouvertement, je pense qu’on n'en parle pas assez..
Que ce soit à 4, 6, 9, 15 semaines de grossesse, c’est un passage douloureux, dur, triste, ou l’on se referme sur soit en se demandant « qu’est-ce que j’ai fait de mal ? » 

Rien …

La réponse à cette question est « rien », on n’a rien fait de mal… pourtant on subit cette souffrance.

C’est ce que j’ai vécu, quatre mois après notre mariage, j’apprends que je suis enceinte, le bonheur la joie et l’amour sont au rendez-vous.

Malheureusement un mois et demi après, alors que mon ventre commençait à se tendre, des pertes de sang on commençait. 

Un premier passage aux urgences de l’hôpital, ne s’est pas super bien passé, la délicatesse du personnel médical n’était pas au rdv …
« Votre gynéco n’est pas de l’hôpital pourquoi vous êtes venu ici ? » Peut-être parce que je n’ai pas pensais a ça vu que j’étais inquiète… 
Où bien après nous avoir montré bébé a l’écho et nous avoir fait entendre son cœur « vous voyez, il est la ! Écoutez » j’ai eu droit au « bah peut être que vous allez faire une fausse-couche vous verrez bien » bim prend toi ça dans les dents… 

Je sais que des fausses-couches ils doivent en voir à la pelle, mais merde pensez un peu à la douleur qu’on peut ressentir, un peu de compassion c'est trop demandé ?!

Deuxième passage aux urgences cette fois-ci de la clinique où j’allais être suivi, beaucoup plus accueillant et compatissant, cette fois malgré que le cœur de bébé battait encore, ils ont évité de me montrer l’écho et de me le faire écouter.
Cette fois, on m’explique les risques, tout s’écroule autour de moi, j’entends « repos… Allongé le plus possible.. fausse-couche… pertes de sang inquiétantes…. risque d’hémorragie… »

Deux jours après je sais qu’il n’était plus là, dans mon malheur, j’ai eu la chance d’avoir « évacué » naturellement. 

J’ai dû passer 2 semaines au repos allongé au maximum. 2 semaines à cogiter, à réfléchir, a m’en vouloir, à entendre les « comment ça va ? » que je ne supportais plus, cette envie de rester seule.
Je sentais bien qu’autant au milieu professionnel que personnel, on voulait m’en parler, mais moi, je ne voulais pas, je n’étais pas prête… 6 mois… 6 longs mois avant de réussi à en parler.

Certains couples suite à cette épreuve peuvent se briser, ici malgré le silence et la douleur mon n’amoureux a était parfait.

Un mois et demi après notre mini-choubaka était en route, mon petit guerrier, on a attendu cette fois plusieurs mois avant de l’annoncer, un début de grossesse stressant, j’ai demandé une prise de sang toutes les semaines pour voir que le taux augmenté bien, et par la suite une écho de datation pour etre rassuré.

Ce tabou qui n’en est pas un, c’est tellement fréquent quand on se renseigne… 

Encore aujourd’hui, presque 3 ans après j’y pense souvent.. On n’oublie pas, on vit avec.

Ce n’est pas parce qu’il n’a pas vécu qu’il n’a pas existé…

3 commentaires:

  1. "Ce n’est pas parce qu’il n’a pas vécu qu’il n’a pas existé…"
    comme cette phrase résonne fort...
    Je comprends tellement ta douleur et j'ai aussi eu le droit à ce genre de réflexion du style ba c'est le risque de faire une fausse couche c'est comme ça il faut vous y faire ... Les médecins et leurs manques de tacts ....

    RépondreSupprimer
  2. Je l'ai vécu aussi, quelques jours avant la première écho, pertes de sang, urgences... J'ai tout de suite compris ce qu'il se passait parce que là où il y aurait du y avoir un bébé il n'y avait rien... On m'a dit que c'était peut être un oeuf clair ou une grossesse extra-utérine auto-avortee. Il m'a fallu 3 mois pour faire mon deuil, et 5 de plus pour retomber enceinte. Et la, à peu près à la même période, de nouveau des saignements, un décollement placentaire a priori, j'ai du rester alitée un mois, le temps que mon petit habitant grossissement un peu et recolle mécaniquement le placenta. Heureusement le reste de ma grossesse s'est super bien passé et je suis l'heureuse maman d'un petit garçon de bientôt 5 ans en très bonne santé. Ce qui a été étrange c'est que jusqu'à l'accouchement je ne me suis jamais projeté, j'avais l'impression que ça allait s'arrêter à tout moment. Et même quand Eliott est né, j'avais l'impression qu'il n'était pas à moi et qu'on allait venir me le reprendre... Les hormones y ont peut être contribué, mais ce sont des sentiments difficiles pour une jeune maman.

    RépondreSupprimer
  3. Je connais malheureusement ça et 6 ans après j'y penses toujours ...

    RépondreSupprimer